Seuil de Naurouze, partage des eaux.
Partage des eaux
Mystère des bras morts qui se croisent et s'évitent
Carcasse d'un moulin.
Dans la glaise des berges
Les trous de bêtes fouisseuses,
Taupes, rats d'eau
Tout un bestiaire souterrain à l'affût.
Ici
Les clapotements spongieux des bras d'irrigation
Où les vents poussent des feuilles
Dans les mâchoires des turbines
La pérennité des canaux à l'ombre des micocouliers
Et toujours de partout affluent
Les eaux qu'exsude la Montagne Noire
Il y a d'autres mouvances
Mais celles-là m'émeuvent
Celles-là ressemblent à ma vie
Avec leurs verticalités sombres
Leurs falaises à l'aplomb du bief
Leurs lentes certitudes têtues
De racines centenaires
Au loin
Le soleil roux sur les pâtures
Et cette branche au cœur d'un platane
Qui fait demi-tour
Résolument
Magali Duru
Provenant du barrage de Saint-Ferréol, les eaux de la Montagne Noire arrivent au seuil de Naurouze, point le plus élevé du canal du Midi. (189.43 m). Le bief qui les reçoit est dit ''de partage'', c'est à dire que l'eau se dirige d'un coté vers Toulouse, de l'autre vers l'Etang de Thau. Les écluses de l'Océan et de La Méditerranée rappellent cette destinée.
Ce poème a été écrit le 2 décembre 2006 au cours d'un atelier d'écriture dirigé par le poète, écrivain, musicien, formateur Philippe Berthaut.
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