Seuil de Naurouze, partage des eaux.

Publié le par magali duru

Partage des eaux

 


 


Mystère des bras morts qui se croisent et s'évitent


Carcasse d'un moulin.


Dans la glaise des berges

Les trous de bêtes fouisseuses,

Taupes, rats d'eau

Tout un bestiaire souterrain à l'affût.


Ici

Les clapotements spongieux des bras d'irrigation

Où les vents poussent des feuilles

Dans les mâchoires des turbines

La pérennité des canaux à l'ombre des micocouliers


Et toujours de partout affluent

Les eaux qu'exsude la Montagne Noire


Il y a d'autres mouvances

Mais celles-là m'émeuvent

Celles-là ressemblent à ma vie

Avec leurs verticalités sombres

Leurs falaises à l'aplomb du bief

Leurs lentes certitudes têtues

De racines centenaires


Au loin

Le soleil roux sur les pâtures


Et cette branche au cœur d'un platane

Qui fait demi-tour


Résolument

 

 

 

Magali Duru

 

 

Provenant du barrage de Saint-Ferréol, les eaux de la Montagne Noire arrivent au seuil de Naurouze, point le plus élevé du canal du Midi. (189.43 m). Le bief qui les reçoit est dit ''de partage'', c'est à dire que l'eau se dirige d'un coté vers Toulouse, de l'autre vers l'Etang de Thau. Les écluses de l'Océan et de La Méditerranée rappellent cette destinée.

 

Ce poème a été écrit le 2 décembre 2006 au cours d'un atelier d'écriture dirigé par le poète, écrivain, musicien, formateur Philippe Berthaut.

 

 

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Publié dans Carpe diem

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P
J'adore le résolument final.Très beau !Kiki :-)
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