Ils ont lu.. Revue de presse

  Les Beaux dimanches, recueil de nouvelles, Editions Quadrature


Toulouse femmes, décembre 2007,

Des textes, fins, écrits, mêlant le quotidien à la fiction. Au fil des pages, on se laisse entraîner avec un immense bonheur.

Josette Porcher

La Dépêche du midi, 8 janvier 2008

Magali Duru a une jolie plume, qu'il lui arrive de tremper dans les couleurs et les arômes des plantes qu'elle affectionne. Mais gaffe ! Ce sont très souvent des plantes vénéneuses, et c'est évidemment trop tard quand on s'en aperçoit !

Voilà des nouvelles cruelles ou nostalgiques, fort joliment troussées par cette Toulousaine qui rejoint la Confrérie des filles du noir, Parry, Colleter, Urien, Ferrère, Martin...

D. D

Jean-Marc Laherrère (Actu-du-polar)

Décidément les Toulousaines broient du noir. Elles le broient en fine poudre, le font infuser, et en tirent des breuvages sombres, concentrés et parfumés. Comme sa collègue Emmanuelle Urien, également éditée chez Quadrature, Magali Duru cisèle les mots, les fait chanter, embaumer, valser ou claquer comme un fouet. Elle donne magnifiquement à voir, et à entendre, mais également à toucher le parcours du pinceau sur la page, à sentir le muguet ou le rat crevé, à goûter les fleurs des champs ou un œuf en cocotte. Tous les sens participent à la fête. Tous, toujours, ont une importance dans le récit. Rien de gratuit, pas un mot de trop...
 Magali Duru se démarque entre autres par sa façon de dire au lecteur le minimum nécessaire à la compréhension, tout en laissant assez de zones d’ombres et de doutes pour laisser une large place à son imagination. Il s’agit d’un exercice délicat, au cours duquel l’auteur prend en permanence le risque d’être trop elliptique et de donner l’impression de ne pas totalement maîtriser son histoire, laissant sur le bord de la route un lecteur frustré. Ce n’est jamais le cas ici. Tout au long de ces onze nouvelles Magali Duru danse sur la corde raide, fait trembler le spectateur, sans jamais tomber."

 

Martine Piton, le Littéraire.com:
"Magali Duru a tenté l'entreprise périlleuse d'évoquer le mal ordinaire qui naîtrait de sentiments profondément humains : solitude, impression d'abandon, vengeance, jalousie, envie... Mais contrairement à ce qu'on aurait pu craindre, ces nouvelles surprenantes, nourries des travers qui concernent chacun d'entre nous, ne sont en rien moralisatrices."

 

Georges Flipo (Mot compte double)

 " Le meilleur résumé que je puisse en donner : les nouvelles de Magali Duru se passent juste derrière la maison qu’on a tous en tête. Pas loin des fleurs et des jolis volets, mais c’est derrière, le coin range-tout, le coin sombre, là où tout peut arriver....  On se demande même si ça ne va pas nous arriver."


Patrick Essel, (Calipso)

"Magali Duru nous projette du côté de la face obscure de ce jour tourbillonnaire. Si, au fil des récits, elle le tamise de vers... endimanchés, d’apostrophes taillées au cordeau ou de chants prémonitoires, elle en fait avant tout le théâtre de toutes les confrontations, le lieu d’exposition d’une vérité crue où la chair et la pensée sont à vifs....
Car dans ce livre où la mort, réelle ou supposée, est si souvent présente, Magali Duru ne nous la fait pas seulement palper du côté macabre, elle l’aborde dans sa version roman intime, là où se joue notre rapport à la folie.
Pour autant elle prend soin du lecteur, et c’est avec un beau doigté, rigoureux et subtil qu’elle vient rappeler que la mort fait partie de la vie; et quand bien même le décès ne serait pas tout à fait naturel, elle s’attache à ce que les survivants ne renoncent pas à vivre ..."

Posuto, Bibliosurf.com

Ce livre est un piège ! Il piège par son titre tout gentillet, tout guilleret et sa couverture poético-bucolique. Vous vous surprenez à chantonner du Prokofiev ? (mais si ! Ne niez pas, on vous entend d’ici !) La musique de Pierre, le petit garçon calme et joyeux qui promène ses guiboles au soleil ? C’est bien trouvé car, attention : si dans l’histoire de Pierre, il y a la peur du loup, dans les 11 nouvelles de Magali Duru, il y a aussi la peur d’un loup insaisissable, traître, changeant, dangereux car métaphorique. Le loup est comme le furet, caché par ici, ou par là, dans des endroits inattendus, les pires, les endroits que vous venez de toucher, comme la poche d’une veste, des endroits que vous venez de respirer, comme un bouquet de fleurs, des endroits que vous venez de refermer, comme la porte d’une cuisine, des endroits simples, comme le jardin du voisin. Piège ! Il ne s’agit pourtant pas ici de littérature à la Stephen King, “pour se faire peur pour du semblant”. Magali Duru dévoile un monde caché, celui où les ressorts sont froissés, où les mécanismes grincent, où l’apparente banalité est un mouchoir à recouvrir les failles. Son écriture est précise et travaillée, ébarbée, mais aussi lyrique, poétique, chaque histoire en cohérence avec son univers, à chaque titre son style particulier. Magali Duru peut montrer ce qui se cache sous la sereine apparence de vie. Elle peut décrire soigneusement l’attention de ses personnages à masquer leurs fêlures. Sous la croûte de vernis, c’est la mort qui laisse dépasser son doigt. Chacune de ces 11 nouvelles est un destin... Et grâce à Magali Duru et à ses "beaux dimanches", je ne regarderai plus un téléphone portable comme une chose anodine… Un grand bravo pour ce livre !

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