Manu Causse Visitez son purgatoire

Je viens de lire Visitez le purgatoire, le recueil de Manu Causse publié par D’un Noir Si Bleu, jeune-et-courageux-et-talentueux-éditeur (septembre 2008). Je le referme -à regret, mais quoi, on ne va pas passer notre vie ensemble comme dit le narrateur de la première nouvelle- et là, comme ça, tout de suite, sans forcer, me revient, ting ! un peu de Verlaine :
Et pour cela préfère l'Impair
Plus vague et plus soluble dans l'air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.
Rien de plus cher que la chanson grise
Où l'Indécis au Précis se joint.
Plus vague et plus soluble dans l'air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.
Rien de plus cher que la chanson grise
Où l'Indécis au Précis se joint.
Et là, je me dis, mauvais, très mauvais. Qu’est-ce que je vais pouvoir ajouter ? Tout y est dans cette citation!
La légèreté grave. L’entre deux états d’âme, le doux-épicé, le tendre-amer, le narquois qui bouleverse. Jusqu’au titre, ce côté provisoire, « soluble dans l’air » de la notion de Purgatoire, lieu improbable, reconnu par les uns, dénié par les autres, coincé entre Paradis et Enfer.
Et puis cet Impair vraiment, j’ai beau l’entendre de toutes les façons, ça colle toujours :
L’im-paire, couples désunis, réunis, fantasmés, rêvés, hallucinés d’Adam et Eve, d’Atlas, d’En ce début d’automne…
L’im-pair, désespérance intime d’Autobanh guru ou de M’sieu Luc
L’im-père petit garçon perdu dans ses mangas de Shiguro, passager orphelin de l’avion dans Par-delà les nuages, le fils d’une lignée de paysans gersois de Som, homme-paysage, qui va
Quand j’ai voulu caser l’im-per, notez, je me suis cassé le nez.
Vérification faite et tout le recueil relu (on peut s’offrir ça, non ?)
La légèreté grave. L’entre deux états d’âme, le doux-épicé, le tendre-amer, le narquois qui bouleverse. Jusqu’au titre, ce côté provisoire, « soluble dans l’air » de la notion de Purgatoire, lieu improbable, reconnu par les uns, dénié par les autres, coincé entre Paradis et Enfer.
Et puis cet Impair vraiment, j’ai beau l’entendre de toutes les façons, ça colle toujours :
L’im-paire, couples désunis, réunis, fantasmés, rêvés, hallucinés d’Adam et Eve, d’Atlas, d’En ce début d’automne…
L’im-pair, désespérance intime d’Autobanh guru ou de M’sieu Luc
L’im-père petit garçon perdu dans ses mangas de Shiguro, passager orphelin de l’avion dans Par-delà les nuages, le fils d’une lignée de paysans gersois de Som, homme-paysage, qui va
fleurant la menthe et le thym.
Quand j’ai voulu caser l’im-per, notez, je me suis cassé le nez.
Vérification faite et tout le recueil relu (on peut s’offrir ça, non ?)
C'est le grand jour tremblant de midi,
C'est, par un ciel d'automne attiédi,
Le bleu fouillis des claires étoiles
et jamais une goutte de pluie.C'est, par un ciel d'automne attiédi,
Le bleu fouillis des claires étoiles
S'il pleure parfois dans les coeurs, pas un coin de ciel noir.
La nuance, on vous dit, la nuance, pas la couleur!
Magali Duru
PS
A mon humble avis, il y a deux manières de lire ces onze nouvelles :
- en rang, comme elles viennent, goulûment
- en rang, goulûment, mais en se réservant pour la bonne bouche Chasse à l’homme.
Ze top of the top.
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Visitez le purgatoire, Manu Causse, D'Un Noir Si Bleu Editeur, 2008
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